Ce matin, après avoir délicatement loupé le prestigieux bus de la Papineau, (débordant de grannies poudrées, de poussettes et leurs accessoires) sous la glorieuse neige soulignant à merveille le ridicule de mon désuet ti-coat d’automne, j’ai croisé L’HOMME.
Et ravalez cet enthousiasme emporté, car ce n’était pas Nicolas Cage et son poitrail de velours.
Non.
C’était plutôt un HOMME très hip, genre de trentenaire à la page qui porte sans doute un caleçon en stainless tellement il est branché sur ze technologies; vous savez, ces mâles en pleine possession de leurs moyens, en perpétuel appel conférence avec l’univers, et qui vous font sentir comme une immondice dans l’allée des canisses de l’épicerie, quand dans un moment de bravoure aveuglée, vous OSEZ les déranger pour atteindre la soupe Chunky.
Vous l’avez en tête? Eh bien moi t’aussi.
Et je les hais.
Avec dévotion passionnée.
Et loin de moi l’idée de mépriser ces précieux cellulaires (et leurs accessoires) dont tout précieux Montréalais s’affuble par vaine coquetterie ou désespérée urgence de vivre. Jadis réticente à cette idée, je suis moi-même armée d’une celuche, quoiqu’intimement persuadée de me magasiner un cancer chaque fois que je porte le combiné à ma joue de pêche.
Mais du haut de mon incontrôlable vanité, j’ai seulement peine à tolérer, voire même comprendre ces HOMMES (car je n’ai jamais vu femme appareillée d’une telle chose) qui s’équipent d’une oreillette-casque-d’écoute-blue-tooth pour discuter aux quatre vents, mains libres pour transporter Veuve Clicquot et autres apparats, imposant le respect du velours de leur conversation.
À quoi ça sert, c’te gadget-là, bondance?
Ça me tue. Ça me tue, je vous jure.
Et ces merveilles masculines ne font pas que discuter, Jésus, ILS HURLENT à l’oreillette. Ils hurlent seuls en se mirant dans les vitrines qu’ils croisent, ils concluent des deals, ils flairent la bonne affaire.
Toujours hip. Jamais hop.
Quelqu’un se doit de m’expliquer, parce qu’à part jurer dans le décor (et surtout sur l’oreille), cette téléphonie n’a pour seule utilité que ruiner le patrimoine facial de toute âme qu’elle investit.
Ah et pour votre informace, L’HOMME du monde m’a coupée sans vergogne pour s’assurer une place de choix à bord du bus où il poursuivit son discours claironant de futilité, et me logeant du même coup dans la porte, côté chauffeur. Merci.
L’oreillette se vend-elle avec une prime-cadeau de misanthropie?
Propriétaires de telles atrocités, la prochaine fois, optez pour un banal étui de cuir. Le cuir est à la page, cette année.
jeudi 8 novembre 2007
Ces hommes qui parlent seuls.
délicatement scuplté par
COCO CATHEY
à
10 h 21
Libellés : Coquetteries
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