mardi 20 novembre 2007

Assasin’s Creed, dans l'ombre de Jade.


Dimanche au soir, c’est exceptionnellement libérée de mes fonctions de reporter de pacotille que je me suis faite casanière, m’abandonnant aux plaisirs de la couette et ne faisant qu’un, non pas avec un sculptural éphèbe à la cuisse folichonne (j’ai passé trop de temps couchée dans un Tupperware en pleine forêt sans que nul barbu ne daigne m’administrer sa virile accolade, ça fait que lâchez-moé le prince, j’y crée pu), mais bien avec ce sofa de cuir auquel il fait si bon adhérer, ou duquel on glisse à cette vitesse imperceptible mais pourtant constante vers le sol, avec un bonheur renouvelé (et une chute parfaitement planifiée).

Car rien n’égale un «loveseat» drapé de peau bovine pour savourer la brunante du dimanche. Sauf peut-être une chaise-longue de cristal qui imite la texture du cuir. Mais je spécule.
Et j’en doute.

Cette prodigieuse intro prenant fin à l’instant où mes mains émèchent le kiborde de leur enivrant doigté, je vous sors mon actu-coup-de-poing : dimanche, j’ai regardé Tout le monde en parle, l’émission à’mode.

Et à ce dit programme était invitée l'envoûtante Jade Raymond, féline brunette et productrice de jeux vidéo chez Ubisoft Mourial, et dont la magnétique présence était destinée à nous présenter ZE jeu qui est supposé nous titiller le pacemakeure : Assassin’s Creed.

Mais comme ti-Guy a préféré rediriger la discussion sur le galbe du sourcil de la jeune femme, la blancheur de sa dentition et le eye candé de sa croupe déesse-esque, Assassin’s Creed a pogné son Waterloo au profit d’une entrevue de ti-caille à la sauce «on-sait-ben-pas-pourquoi-on-t’a-fait-venir-icitte-ça-fait-qu’on-va-te-
parler-de-tes-cheveux-pis-effleurer-des-affaires-vagues-en-buvant-
de-la-champagnette».

Jade a beau être toute qu’un beubé; ce dimanche, je n’ai pas eu mon biscuit.

ET NE VOUS MÉPRENEZ GUÈRE.
Prenez plutôt une pause, car ma fougueuse rédaction est, hélas, partie sur une shire.

Je ne suis pas de ces gensses qui mangent des nouilles Ramen pendant trois jours devant la porte des grandes surfaces pour se procurer, vermicelles en bouche, le dernier jeu vidéo trendé. Anéwé, les Ramen, ça goûte le yâbe et le ti-sachet de poudre de volaille, c’est ben du troube.

Mais cette entrevue, vraiment, me réjouissait l’intérêt, d’autant plus que la présence de la pétillante productrice amincissait le temps d’antenne d’un hypothétique invité triflutiste-bouche-trou qu’on nous sert trop souvent. Bref, on allait avoir du fun pis se réjouir d’un hit conçu dans des studios montréalais par des talents de chez nous.

Mais ti-Guy, lui, voyait pas ça de même:

«Ne trouves-tu pas, Jade (regard complice et libidineux) que les jeux vidéo, ça encourage la violence?»

JÉSUS!

Apprendre des affaires de même, je veux dire, se faire mettre de choquantes VÉRITÉS en pleine face, à frette, sans jeu de lumière ni judicieuse trame sonore, m'a vous dire une chose, ça manque de délicatesse.

J’étais pas prête PANTOUTE à l’entendre.

En revanche, ce que j’aurais aimé entendre (et ce que cutie Jade aurait sans doute aimé laisser s’échapper de sa bouche en coeur), c’est des affaires comme:

1. Assassin’s Creed est l’un des premiers jeux où le héro est non seulement investi d’une mission, mais également d’une conscience. Il marche, parle et tue (comme Chucky, la poupée qui marche parle et tue), mais se remet AUSSI en question. En clair, Altaïr, l’assassin et personnage principal, est un Émo d’époque qui, à tout moment, risque l’humiliation, même s’il n’arbore pas le jean cigarettte ni la coupe asymétrique. Juste ça, ça valait un 5 minutes d’entrevue bien tassées.

2. Mieux! Pour scénariser un Émo d’époque qui déambule dans les ruelles de Jérusalem au temps des Croisades, la troalée d’ingénieux concepteurs ont organisé un vaste casting pour être à même de reproduire les tourments, la douleur et la lueur de pas-d’espoir qui anime le personnage pour qu'il crève l’écran de réalisme. Y’a un Émo, kekpart, qui a la même face qu’Altaïr. C'est clairement un cas de Retrouvailles.

3. Qui plus est (j’ai le piton collé sur Altaïr, mais je trouve sa conception fascinante), le héros a fait l’objet d’une rigoureuse étude marketing afin de lui insuffler non seulement courage et graine de guerrier, mais d’abord et avant tout le charisme d’un Banderas. Sa tenue, son look et même son grain de peau sont conçus pour séduire hommes, femmes et poupons. Y’a même un tan, c’est ben pour dire.

En fait, en-dessous de sa capine, y doit ressembler à ça:



Et cet acharnement, ce souci du détail (et de la séduction) qui repoussent les limites du parachèvement sont quasi accessoires à côté de l’impressionnante liste de nouveautés qui font d’Assassin’s Creed un pionnier de sa génération.

Mais ça, vous le saurez JAMA, passe les jeux vidéo, c’est violent.
C’est tout ce qui compte.

Ça, pis les boules à Jade.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Comme dirait Jean Charest à moitié... je-suis-.... outré!!! (ha-ah!) J't,ai eu. j'le sais. C'est tellement tentant de finir cette phrase, parce que marketing elle est tout autant que le jeu dont tu me parles l'est, mais encore la dite émission dont tu causes aussi l'est. Je suis. Il est. Je sus. Il Laid.
Bref. Outré dis-je. On se veut une émission où l'on dit les vrais choses, je crois plutôt à un narcissique power-trip d'un humoriste déchu qui pourrait ben péter pis que sa cour rirait pareil. Il est intelligent le ti mossieur qui gère tout ça, car il le sait très bien. Cynisme et narcissisme, c'est comme une brioche pis du café. Ça peut être bon mais ça fini par donner mal au coeur si t'en manges trop... même, ça fait carier les dents. pouet!
-juju-