mardi 18 décembre 2007

C’est petit pis ça veut vivre.


Je vous préviens, je m’apprête à parler à travers chapeaux, bonnets et drôles de casses.

Nourrie d’une audace sans précédent, je me permets d’abonder dans l’hypothèse, la spéculation et la clairvoyance de pacotille afin d’effleurer, avec le contenu et la pertinence d’un soufflé réussi (un soufflé so-so étant dénué d’intérêt), un phénomène sociétal excessivement intriguant : la tite tévé.

Et je ne vous entretiens guère de cette hideuse télé portative off-white de huit pouces que ma gente soeur me léga jadis avant de s’offrir la clinquance et le luxe d’une tévé toute nouare.

Ohohohohohohohohoho NON.

Il est plutôt question de ces courageuses gensses qui ne reculent devant rien pour s’approprier la subtilité du jeu de Nicolas et la braise du regard de Suzan en wide screen, en trimbalant en leur baise-en-ville leurs vues préférées sur leur boîte à musique.

Des films sur des iPods, sainte caramel.

Comme les appareils de la californienne entreprise sont beaux comme un gâteau de noces, je ne m’étais jamais arrêtée, jusqu’ici, à l’intérêt réel de pouvoir visionner des vidéoclips, films et glorieuses bandes-annonce sur un balladeur, sans doute trop affairée à NE PAS changer ma playlist afin d’être bien certaine d’écouter les mêmes saudites affaires pendant 8 mois pour m’assurer que du Édith Piaf, dans le fond, ça s’écoute juste en-tsoure d’un pont à Prague.

Bon.
Ladite fonction est bien affriolante et 100% futuriste, on est d’accord.

Hein, qu’on est d’accord?
Superbe.

Mais vraiment, là, Charley, c’est-tu SI plaisant que ça regarder Week-end chez Bernie sur un écran de 2 pouces de large? Suis-je la seule sotte à s’imaginer que, planté devant un écran de pareille envergure, l’attention du téléspectateur le plus averti est inévitablement détournée vers :

1. Sa manche qui a trempé dans la sauce brune.

2. La canisse vide de rootbeer qui roule avec fracas sur le parquet du bus, que tout le monde entend, ignore habilement et craint silencieusement (faites qu’elle roule pas vers moé, faites qu'elle roule pas vers moé!!)

3. La persévérance avec laquelle son voisin de siège met TOUT en oeuvre pour ne pas avoir l’air de zieuter les habiles cascades de Bernie, en feignant le dédain, l’indifférence ou la mort.

En fait, j’ai commencé à tiquer avec grâce en voyant ces deux jeunes fous à culottes larges raper leur fierté (ils ont vraiment fait un rap, pas de farce) pour nous aviser, bande de preneux de métro au divertissement négligé, que EUX-AUTRES, y’allaient regarder le film 300 sur leur machine, pis dret-là à part ça.

Chacun un écouteur.
Front row.
Woup, woup menute! Mon écouteur tient pas. Ok c'est correct, je le tiens ben comme faut.
Pèse su' play.

Genre d’expérience cinématrographique inouïe, sous un toit de tsours de bras de passagers qui s’accrochent encore à la vie, leur walkman sony jaune solidement attaché à leur ceinture tout cuir.

Peut-être que l’époque de la divertissante canisse lousse, réconfortante compagne de route, est révolue.

Suis-je complètement OFF?

Ou pire.

Je suis-tu en train de manquer quelque chose, moi-là?
De me gaspiller les belles années?

Je DOIS découvrir la marotte.

Ce petit écran rehausse-t-il les films à petit budget?
Les petits malaises télévisuels?
Les petites fesses de Johnné?

Il y a nécessairement anguille sous botte.

ÉCLAIREZ-MOÉ.

samedi 15 décembre 2007

Ça sent le roussi.


Certaines campagnes s’essoufflent.

Oh que je viens t’y pas de faire un ULTIME statement, jamais formulé par t’aucune audacieuse âme et dont tout critique de la haute s’enorgueillirait le plumage d’y avoir pensé avant moi.

«Pionnière Cathé!», vous exclamez-vous à l'instant, gorge déployée.

Eh bien, en ce pas-chaud-pour-la-pompe-à-l’eau samedi soir, je me fais éditoriale pour vous entretenir de cette ô combien remâchée campagne de Apple.

LE CONCEPT :

À gauche : le grassouillet à la plastique difficile. PC.

À droite : le gars trendé et décontract, un brin frondeur et sans doute joueur étoile au ballon-chasseur, le genre qui n’esquive JAMAIS la petite balle. Un gagnant. Mac.

CE QU'ON EN RETIENT :

«Les PC au ras des paquerettes, achetez-vous un Mac pcq le gros gars de gauche est laitte.»

«It's a wrap! Soucisses dans le békeune pour tous», a nul doute scandé l'équipe créative à l'accouchement de la décadente campagne.

Au début, l’idée me faisait sourire.
Pas glousser, mais mon délicat faciès s'illuminait de cette glorieuse moue qui ravit les grands-mères les plus hostiles.

Et comme je célèbre toutes les beautés design-eresques de «la petite pomme» (la beauté et le fabulous ayant préséance sur TOUT), je n’avais cure de ces sketches un brin grotesques, les paillettes de mon regard impatientes de découvrir le nouveau produit-bonbon qui succéderait à la performance 100% boeuf américain des deux protagonistes.
Un ordinateur sensasse.
Un iPod relooké.
Un eye-candé qui suscite un «il me le faut» bien senti.

Mais ma toute dernière visite en leur site m'a usé la patience à'fesse lorsque, attendrie par les dodus personnages de pâte colorée (et surtout titillée par la fourche du gros gars de gauche), j'ai daigné visionner «l'annonce du yâbe» qui m'a resservi le même joke du «chu pas joli joli, ça fait que je vaux pas de la crotte à côté du ti-wise de drette».

Cette toute dernière mouture du concept publicitaire brûlé de Apple mettra-t-elle fin à cette escalade d’humour malaisant?

Peut-être suis-je total snob.
Ça aussi, ça se peut.

Mais entre vous et moi, j’ai visionné cette pub en boucle, juste pour les bottillons du Père-Noël.


jeudi 13 décembre 2007

Folle de la tite cape.


Cette semaine est semaine de DÉCOUVARTES.

Il n’est pas ici question de la prestigieuse émission menée de main de maître par le grésillant Charles Tisseyre (dont le magnétique et manucuré jeune frère m’a conquise sur-le-champ, dans-la-rocaille et derrière-le-chesterfield (ne manque que le loveboat et je peux mourir)), mais bien de ce cher Pierre.

Pierre ne fait pas l’unanimité, je sais (du moins, si je m’en remets à mes virils collègues de bureau et leurs accessoires).

À leurs propos vitrioliques, je me pare d’indifférence.

Pierre, j’en suis amoureuse, je crois.
Son verbe impressionniste, l’arrogance de ses sourcillements scéniques et l’éloquence virtuose et tout-en-maîtrise de ses compositions me bouleversent à chaque écoute.
Je l’admire tant, si vous saviez.

TU.CAPOTES, me murmure parfois Hugo, superintendant du bureau.

Certes oui, Hugo, je capote.
Et comme Edgar en ti-corps et les baguettes en l’air dans sa cave à musique, je ne puis demeurer de glace quand Pierre pousse une note. C’est même avec une fébrilité renouvelée que j’écouterais en boucle sa musique et lirais ses écrits séparément, tellement son oeuvre me subjugue.
Ça va jusque-là.
Voilà.

Je n’ai cure de l’ambiguïté de ses textes dont on ne saisit jamais le sens avec certitude. Et c’est d'ailleurs précisément ce que je célèbre; cette constante incertitude que parfois seule la musique qui la rythme est en mesure d’en expliquer la véritable signification, ou du moins la faire vivre à travers notes et douloureuses inflexions.

Alors imaginez ma réaction quand j’ai fait main basse sur son dernier opus, un album live de son exubérante performance aux Francos avec l’Orchestre Métropolitain du Grand Montréal (et Yanick Nézet-Seguin en froque de cuir) devant 100 000 fans en délire sur la Sainte-Catherine (ça a l’air qu’y mangeaient toute de la tire. ouf).
Et moi, pauvre étourdie, je n’y étais pas.

Les albums live, généralement, ne rendent hommage à parsonne et soulignent toujours le fait que TOÉ, t’étais pas au show, contrairement à la trâlée de spectateurs qui EUX, étaient là pour crier des affaires salées pendant le solo du drummeure.

Mais cet album, je vous jure, est planant.
Il enrichit la Forêt des mal-aimés de cette touche Tim Burton-esque qui nous plonge dans le lugubre, l’effroi et le je-regarde-en-dessous-de-mon-lite-avant-de-me-coucher de ses folles envolées instrumentales.

C’est le pied.


PISTES INCONTOURNABLES :

- Tic tac
- De Glace
- Colombarium
- 2x2 rassemblés (je vous mets au défi de rester assis sur votre tabourette.)

Toutefois, malgré de rigoureuses investigations, l’album n’a toujours pas apporté réponse à l’objet de ce mystérieux cliché qui sommeille, depuis deux ans, au fond de la pochette de La forêt des mal-aimés.

Dans ton trip artistique, Pierre, j’embarque sans hésiter.
Mais de kessé que c’est ça, St-crème?

Euh... Éric Lapointe?

mercredi 12 décembre 2007

Balance ton slip sur la scène.


Ce week-end, j’ai resenti l’Emprise.

Sueurs froides, extrémités transies et corsage foudroyeusement trop petit pour gérer les spasmes endiablés qui parcouraient le satin de ma peau.

Ne manquait que l’écume (hypnotisée par le happening Noël avec Frédéric de Grandpré, chanteur de charme croque-la-vie) et Celine-pas-d’accent, mais elle, est JAMAIS là.

Cette Emprise, donc, m’a assaillie sans crier gare alors que je m’estimais en parfaite sécurité, toute garde baissée aux confins de la RIVE-SUD et ses 140 boutiques et services.

Pourtant, à peine avais-je poussé la porte laquée du tendre foyer où je m’exhilais pour quelque jours, J’AI SU qu’il était trop tard.

Pas de revenez-y.
Aucune issue.
Mes bottes déjà en route vers le bain.

Et pour une raison qui m’échappe toujours, elle m’attendait.
Sangle ferme et frettes impitoyables, c’est nonchalamment allongée sur le canapé vert menthe qu’elle feignait le sommeil, telle une panthère prête à bondir.

C'EST ELLE.
Mais Jésus, ne posez qu’un regard armé, un ti-glance empreint de froideur, dis-je, sur ses enjôleuses courbes.

Eh Soda…
Tout ce temps-là, tu nous parlais de Guitar Hero, Cathey?
VOUÉ!!!!!!!

Moi qui me plais à insister du sourcil devant les pupilles dilatées de mes comparses en transe devant leur World of Warcraft ou leurs sparages de Wii, me voilà contrainte de ne plus jamais prononcer, poitrine bombée:

«Fontaine, je ne boirai jamais de ton eau.»
J’ai MANGÉ la fontaine, calvinisse.

D’abord intimidée par l’instrument du yâbe, je me suis surprise à ne pas monter au premier quand ma chaleureuse hôte m’a conviée, de sa bienveillante voix, à me joindre à la famille où des bulles m’attendaient. Cloîtrée au sous-sol, je n’avais cure de la champagnette et ses accessoires.

La jugulaire gorgée de concentration et les runnings shoes aux quatre vents, je planais, toutes mains crispées sur les touches multicolores, prête à cambrer ma guitare vers les cieux pour un ultime Star Power.

Tout ce qui comptait, c’était Cherry pie.
La gloire.
LE ROCK.

Ouf.

Cette merveille s’inscrit dans ces jeux qui ne nécessitent aucune aptitude guerrière ni CV portant le sceau du «gars qui connaît ça». D’où l’intérêt pour les dames de ma caste, d’accoutumée vulnérables sous le regard amusé des canailles ben-meilleurs-qu’elles. Et le jeu se fait fort coquet; le visuel est ludique et les concepteurs ont clairement pris leur pied à rédiger ces phrases funnées qui nous préparent à l'entrée en scène (d'où ce titre pas-d'allure).

Ce jeu, je le qualifie de prêt-à-porter.
Un peu comme la Wii, mais doté de cette exhaltation qui s’apparente au quotidien de Roberto.

Et depuis, Guitar Hero m’habite.
J’ai le poignet lousse, mais le coeur ENFIN empli.

mardi 11 décembre 2007

PERSÉPOLIS.


Connaissez-vous Marjane?

Non. Il ne s’agit pas de cette Marjane.
Mais bien de celle-ci.

Ladite Marjane a récemment réalisé ce qui m’apparaît être un véritable BEJOU de long métrage d’animation, tiré d’une bande dessinée autobiographique divinement illustrée en noir et blanc, et dans laquelle elle se fait héroïne.

La talentueuse dame aurait d’ailleurs fait un tabac (suivi d’un poulet aux prunes et du pouding au pain de Guy Fournier, je-le-sais-tu-moé) au Festival de Canisses, où elle a glorieusement raflé le prix du jury aux côtés du non moins cutie Vincent Paronnaud, que l’on peut voir ICI en compagnie de Marjane dans un moment de complicité digne de l’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux au peak de l'intrigue.

Le film raconte l’histoire de Marjane (non. pas cette Marjane), une fillette de 8 ans qui voit son rêve de devenir prophète un brin brouillé par la Révolution iranienne de 79-80 et les «commissaires de la révolution», qui me rappellent d'ailleurs vivement Mme Pelletier, sournoise et vile surveillante qui jadis me tira l’oreille pour avoir lancé un céleri à Frédéric Bonnefoie.

Moi aussi, j’avais 8 ans (à lire avec la voix de Pierre Lebeau).

Mais tut, tut, tut!
Il n’est guère question d’un téléfilm plate; il s’agit plutôt d’une formidable fresque empreinte d’un humour noir que les malheurs iraniens se gardent généralement d’évoquer.

D’abord, le simple fait que la petite fille veuille devenir prophète m’apparaît délicieux (vous le verrez dans le traileure). S’il n’en est rien pour vous, regardez CECI à'place, le temps que je poursuive avec les gensses allumées par mon propos.

Bref, le New York Times l’a encensé.
Le Washington Post a dit que ça lui coupait le respire.
Et Whoopi, eh bien, elle ne l’a pas vu. Mais a fait dire que ça a l'air bon en moutarde.

Même le site web est d’une incroyable beauté.
Je vous invite donc à visionner la bande-annonce et à ne pas tirer sur la tite corde de votre gilet de sauvetage AVANT d’être sortis de l’avion.

vendredi 7 décembre 2007

Bienvenue dans la parenté.


Jeune dame, BELLE HEURE POUR FAIRE DES TARTES, avez-vous délicatement envie de me guerrocher en pleine pomme, l’iris exempt de bienveillance.

Pas de pitié pour les croissants, car c’est par mon absence et non du lustre de ma chevelure que j’ai brillé ces derniers jours. Cependant, je trimbale en ma bourse quelques candys pour toi, ma public.

Et ne vas pas croire que la tendre saltimbanque internetesque que j’incarne essaie vilement de panser tes blessures en te couvrant de friandises gratisses, mais… pas de farce, il semblerait que nous venions tout juste (et de façon fort officielle) de poser botillons dans cette faste période où TOUT LE MONDE (et maintenant, la «romano et fines herbes»)se flatte et se congratule de vouloir notre bien, en diffusant les effluves de soldes alléchants à travers cordes-à-linges (de tarés qui tentent, persistent et signent encore pour capturer la fraîcheur de la nuit en leur drap contour afin de s’y vautrer en se caressant la grandeur d’âme empreinte de hippisme. Ma voisine. Son drap a gelé sua corde à linge cette nuite. Ça va être f.r.e.t.t.e ma nouare) et prospères avenues, afin de nous titiller avec succès le scrinigne de fin d’année.

Mais loin de moi l’idée de me faire éditoriale en ce lundi où la cerne de festivités corporatives de la Noël se fait profonde et toujours incrustée de ces saudits brillants d'occaze, glitter officiel de la femme du monde qui sait quand se parer la paupière d'une élégance distinguée.

DONC.

La ville est à 50%?
Grand bien m’en fasse.
DITES-MOI OÙ. Je m’y élancerai.

Diable.
Catastrophe et disgrâce.
Percevez-vous qu’autour du pot je tourne avec maladresse?
Me voilà incapable d’accoucher de la nouvelle, moi qui d’accoutumée ai le verbe SI généreux.

Allez, je crève les eaux sans vergogne.
Et dites-moi que vous n’avez pas de plans pour ce soir. DITES-LE MOI.
Très bien.

Figurez-vous qu’au coucher du soleil, mon fier commanditaire sortira trempettes et soucisses dans le békeune afin de vous solliciter le Réveillon par des soldes, ma foi, fort réjouissants pour LA FAMILLE ET LES AMIS.

C’est-y pas sweety-sweet ça? HUM?
Le magasin du futur vous célèbre et EN PLUS, vous ouvre grandes les portes battantes de l’amitié, du rapprochement et de la parenté.

À cette folle affirmation, je dis PROFITEZ-EN, étole.
Et ne vous bâdrez pas à comprendre le nom de la promo.
Dépensez plutôt sans compter.

Cedit solde se déroule ce soir seulement, de 17h à 21h et les jeunes fous qui s’abandonneront aux achats en ligne feront main basse sur une trâlée de barguines supplémentaires.

Hippy, hippy-hip!

Et c'est sans doute transporté par cette frénésie impromptue qu'une délicate fleur de la colonie artistique a voulu, dans cette perspective de DON, y aller de son légendaire input pour vous en offrir UN PEU PLUS.

À cela je n'ai qu'une chose à vous dire : PRENEZ.

lundi 3 décembre 2007

Salut, France.


Êtes-vous tu sur Facebook, mes agneaux?

Faites-vous partie du 12% de gnaiseux qui PERVERTISSENT le terme «ami» en se répendant à la va-vite dans les profils de leur prochain, faisant fi du fait que (et faire fi du fait que, c'est chose périlleuse à dire en mangeant du clam showder) ledit prochain n’est peut-être pas un genuine, un frère de sang, un forevah chummé avec qui vous vous faisiez des drôles de casses de mousse en prenant votre bain quand vous étiez petits?

Eh bien moi, tenez-vous le pour dit, J'EN SUIS.

Je n’ai peut-être, me direz-vous, jamais goûté aux plaisirs du ti-casse de bubblebath avec quelque accolyte du kindeurgarten, mais chose certaine, j’ai le wall couramment visité par moult convives qui y agitent mouchoir avec enthousiasme, par courtoisie, par franche camaraderie ou par bienveillante écorniflerie, who knows.

«Grand bien m’en fasse, j’ai des amis À LA PELLE!», me dis-je le soir venu et l’oeil humide, en songeant au prochain être touché du feu de dieu qui aura le privilège d’entrer dans mon cercle.
N’est-il pas?

Non, il n’est pas pantoute, France.

France, journaliste et auteure à châle, c’est ma nouvelle muse, que dis-je, un chrysanthème de pertinence parmi les ronces souillées de l’Opinion. Et Mme Paradis, de son nom de famille, s’est hier fait aller la glotte à la tévé, en tant qu'heureuse panéliste au programme «Il va y avoir du sport», dont le deuxième débat avait pour titre «Pour ou contre Facebook».

La fierté titillée, c’est de bonne foi que j’ai prêté l’oreille aux dires de chacun, avide d’entendre autre chose que ce que le «détracteur de base» du réseau social (et quadragénaire poudré de Vérité) nous sert généralement.

C’était d’une fraîcheur.
Mieux.
L’Everest de l’«à propos», véritable chicken flesh sur glace.

Jusqu'à ce que France se lance dans le débat:

«J’aime le vrai monde, je dis des vrais mots et je sens le vrai pain»,
a-t-elle héroïquement lancé à la barbe de ses rivaux du camp des «pour».

Si tu sens le pain France, mets de la petite vache, ai-je pensé.
Mais France ne faisait que s'échauffer.

C’est donc à grands coups de «avoir 400 amis, c’est im-po-ssi-ble», de « c’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort que ça leur donne raison» et de «les contacts Facebook ne sont pas nourrissants, signifiants ni incarnés» qu'elle a cassé la barraque, vous savez, avec cet espèce de sourire de défi qui nous donne envie de l'étreindre tendrement jusqu'à demain, en espérant que demain n'existera jamais.

Certes oui, avoir 400 amis est chose ardue.
Mais la vie, France, n’est pas toujours pavée de sucre candy.
Car faire de belles façons à quiconque pose regard sur ma page afin de l'apâter vilement et l'achever à coup de rame, c'est un labeur sans relâche, comme dans les annonces avec Yves Lambert.

Mais le cristal de ta voix m'a gagné la raison.

Cette obstination bockée avec laquelle tu a répandu ton fiel, charismatique France, m’est désormais souveraine, et c'est béate de respect que je me prosterne à ton pied qui n'a jamais posé semelle sur ce site que tu hais tant.
À quoi bon, puisque tu fais de la bonne tévé.

Grâce à ton intervention, je sais astheure que :

- Les gensses qui me pokent N’ONT CURE de moi.
- À la socialisation je n’ai nulle aptitude, ni à rien, d’ailleurs.
- Je m’éparpille aveuglément l’intimité au péril de ma dignité.
- Je pense que j’ai un réseau social. Ben je n’ai pas.
- Je mène une cybervie de loseure.

À ces délicieux propos, France, je te quitte.
Paraît que les cordes et les tabourettes sont en vente de ce temps-là.