dimanche 20 janvier 2008

Ces jeunes gens formidables.


Ceux qui ont le privilège (et la chance inespérée, tant filiale que franche camaradesque) de me connaître savent à quel point je chéris les jeunes gens.

Les 12-17, je les trouve géniaux.
Beaux, même.

Et j’en ai marre.

Marre de ces caricatures condescendantes et demeurées qu’on nous sert à la va-comme-je-te-pousse entre deux épisodes de Degrassi, qui nous présentent les adolescents (terme hautement scientifique les diagnostiquant d'abjectes créatures à achever d’un coup de palette experte ou mieux, couvrir d'une bâche quand vient la visite) comme de viles incarnations d’enfants dépossédés du charme de leur jolly jumper, et qui guettent sournoisement père et mère dans l’unique but de leur ravir le bonheur de cette épouvantesque crise d’adolescence dont on parle tant.

Mince. Ça vient me chercher, vraiment.

Mais comme je n’ai guère la prétention et les qualifications de Dre Nadia, psychologue à domicile, je laisserai aux bons soins d’experts diplômés non pas ma périlleuse psychanalyse, mais bien l'impressionnant défi de lever le voile (et de pointer le follow spot) sur cette extraordinaire jeunesse pour qui seul Dan semble avoir envie de chanter.

Les ados, ils sont fortiches.
C’est pourquoi j’ai célébré JUNO, un film magnifique qui a pris l’affiche au solstice d’hiver et dont, ma foi, je n’avais jamais entendu parler.

Merci Reney de m’y avoir traînée.

On nous y présente l’univers de Juno, jeune femme formidable de 16 ans, propriétaire d’un téléphone en cheeseburger, à la personnalité VRAIMENT géniale de type «who cares», au verbe acide et combien savoureux de type «you’re reacting shockingly cavalier» (au lieu du traditionnel«Neeeeeeeeeuh!!!! Kessé tu viens de dire, toé?» que de brillants et combien talentueux auteurs se seraient empressés d’écrire avec la justesse et la pertinence d’une plante grasse, entre deux gorgées de Mimosa) et surtout, une magnifique personne qui ne grandit pas, thank god, au sein de la famille-type, ahurie par l’adolescence de leur ado turbulente, aspirée dans l’enfer de la drogue, le sexe débridé et le premier rouge-à-lèvres sexé odieusement VOLÉ à même la sacoche d'une mourante.

Et Juno tombe enceinte.
Et voilà, le classique qui se ramène.
Mais hé, Jocelyn Turmel n’a pas fait le casting et Chicoine, lui, est ben occupé dans Virginie.

Le récit parfaitement ficelé (et magnifiquement écrit) nous invite donc à vivre les quatres saisons dans lesquelles Juno traversera non pas cette épreuve catastrophée qu’est cette grossesse impromptue, mais plutôt une nouvelle avec laquelle elle se doit de dealer, ce qu’elle réussit à merveille, et avec un humour décoiffant doublé d’un chum qui arbore le short très court avec l’étoffe d’un prince du jaret.

ENFIN, viarge.
Pas de larmes édulcorées ni d’Alexandre Despaties-Objet; que des répliques bien envoyées, pied de nez à tout ceux qui se sont généreusement trempé le biscuit dans le drama drama drama des prétendues réalités qu’un bonze de la Paramount a un jour décidé de coller à la jeunesse entre deux grossièretés, parce qu’un jeune-émo-bi-curious-rappeur-dealer-et-schizo-cool, ça fait broadcast en caltor.

Plusieurs critiques comparent d’ailleurs le film à Little miss sunshine et j’abonde dans le même sens (oué, j’abonde); il s’agit du même genre d’incursion dans l’univers en marge d’une famille captivante et parfaitement étrange, parfois désarmée et très, très touchante.

Trame sonore d’enfer et jeunes interprètes vraiment talentueux.

À voir en v.o.

1 commentaire:

Monsieur l'adulte a dit...

Yessss. Et si j'étais toi, je sauterais sur la b.o. qui coute jusssss 11 piasssssse su' Archambault et qui goute l'été à 15 ans.