À terre.
Voilà précisément (et je l’affirme sans romance aucune) dans quel état je suis sortie des vues parmi les gensses en pleurs, chavirées et dépourvues de tout orgueil de paupière-puffée-devant-le-rack-à-chicklets.
Et le caquet bas avait la cote, je vous jure.
Sauf peut-être chez ces honnêtes cinéphiles à qui on ne la fait pas, ceux qui, fraîchement exposés aux samarcettes de Rambo-le-lisse-retraité et s’expulsant de salle au même moment, nous remarquèrent à peine, hypnotisés par la donneuse de gomme gratisse. Nous, groupuscule éploré, n’avions cure de l’aubaine à mâcher, car nous avions choisi de mettre notre dix sur Tout est parfait.
Eh bien mes chummés, ça a fessé dans le windshield.
Ce n’est pas simplement ébranlée, voire à côté de mes pompes, que j’ai dignement rabattu mon capuchon sur le toupet de ma face de carême après le film, mais COMPLÈTEMENT VULNÉRABLE.
Anéantie. Vraiment.
Je haletais comme si on venait de m’enlever ma chummée.
Mais non.
Mary, toujours à mes côtés, se recueillait près d’une poubelle.
Ou bien elle jetait sa napkine, mais elle avait l'oeil humecté, cette brave guerrière, je vous le certifie.
J’ai vécu un moment d’absence tel qu’un des ahuris de Rambo aurait aisément pu me dépouiller de ma bourse, mon coat pis ma chevelure sans que je n’opère résistance.
Cathé était ailleurs, pis ben seule à part ça.
Et je ne mets pas de moutarde, c’est juré.
C'est ben pour dire!
Malgré ma journée de grande qualité passée à apprivoiser le nom de l’entraîneur qui aura le bonheur de me requinquer le jaret (Éros. Il s’appelle ÉROS. Le fun nouare que je vais me claquer quand y va me dire son nom de famille), à déposer sans pudeur ma fortune dans le tiroir-caisse des carriéristes vendeuses du Plateau en rotant mon brunch à mille piasses et à siffler en tapant du pied, les scintillantes fondations de mon bonheur de girlie girl ont été pulvérisées DE MÊME, l’instant d’une projection.
On m’avait pourtant prévenue : Cathé, tu vas pleurer.
HÉ.
J’ai versé larme au départ précipité de Lady Di, bout de viarge.
Un chien au bout de sa corde m’émeut. Surtout lorsqu’il porte de petites bottes.
Alors l’argument des feelings, à d’autres.
Une œuvre sur le suicide chez les jeunes? Ça m’appelle.
J’étais prête à me souiller la joue.
C’est donc titillée par la grasse couverture médiatique du dit film, sa critique quasi parfaite et surtout curieuse de découvrir le verbe qu’on avait coincé dans la bouche d’adolescents si rarement crédibles, j’avais hâte. Ben hâte.
St-Crème.
En gros, Josh, un ti-gars de 16-17 ans, perd ses quatres meilleurs chummés dans un pacte de suicide et on nous lâche lousse dans sa tête. Dans sa chute.
Tout est parfait est un long métrage où l’on jase très peu.
On vit des affaires à’ place. C’est ce qui fait la force du film.
Car comme le suicide semble laisser pantois les proches des disparus, sans explication, soustraits à toute forme de raisonnement tangible et souvent même sans préavis, eh bien on nous fait le même coup.
Le coup du dommage collatéral.
Pas d’explication Watatatowine.
Pas de jeune fille en fleur qui elle, comprend toute la gamique.
Que du néan, mille questions sans réponse, et cette peine, cette tristesse immense qui nous hante la viscère jusqu’à la fin du film.
Je ne saurai jamais pourquoi ces jeunes fous se sont tués.
C’est même pas des vraies gensses, c’est dans les vues.
Mais cette détresse, leur détresse, je l’ai ressentie, pour la toute première fois.
Une de ces premières fois qui te marquent la froc de jean.
C’est ainsi que, lors d’une scène toute bête où Josh se promène en bécike, sans prononcer mot ni induire un sentiment précis, j’ai compris. J’ai compris, l’instant d’un traveling, cette envie irrémédiable de tirer la switch, LE momentum, l’espèce de minute où t’as juste plus la force d’affronter la prochaine. La minute laide.
C’est pas le portrait de la semaine, ni de la journée qui t'écoeure. C’est celui de cette damnée minute, trop acide pour être miré plus longtemps.
Ce film n’est pas beau.
Il est grand et d’une éloquence qui fait très, très mal.
Bon, qui dit mieux?
Éros Tadros?
Éros Giguère?
Éros Sarrandon? C’est sûr.
mardi 19 février 2008
Le popcorn en berne.
délicatement scuplté par
COCO CATHEY
à
13 h 58
Libellés : Mettez-vous chics. On s’en va aux vues.
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4 commentaires:
Merci encore pour une si belle suggestion de film. Tu sais, j'ai déjà lu à quelque part que 4 jeunes québécois s'étaient suicidé au B.C. v'la quelques années... une histoire similaire de pacte.
En tout cas.
j'propose
M. Tique. (Alias Eros Tique)
ou Fred-Eros TedFlake (alias F.Eros.TedFlake)
hahaha facile!
-Juju l'affreux-
M. Tique.
C'est impecc!
Bon. Asteur j'ai peur d'aller voir la vue.
Allons Cathey, pour l'amour du saint-sacramant: Éros Bif (pour la pièce de viande, non mais)
C'est définitivement à voir quoi que les critiques unanimement favorable me font généralement peur.
Comme si le consensus contenait souvent plus de con que de suce.
M'enfin...thanks for the tip!
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