lundi 25 février 2008

Down the drain.


Ce matin, alors que je m’affairais à me faire resplendir les atouts, armée de ma braoule Dior et de célestes condensés de grâce en poudre libre (testés sur sirènes et licornes), j’ai allumé la tévé pour rompre le silence matinal et vibrer avec Gino, animateur-vedette d’une émission du matin et ses braves accolytes.




SACRAMENT SUZIE.

Où est passée la galanterie?
Le contenu?
La pertinence?
Mes souliers Pepsi? Ils sont introuvables, eux aussi.

Down the drain with ti-Guy?

Moi qui, la paupière lourde, avait préféré hier soir m’en remettre à la rigueur journalistique du jeunot des arts et spectacles pour me digérer le gala en un bref condensé de gagnants, de moments human, de quelques robes et de laissés-pour-compte de la soirée (j’adore la candeur des oubliés, toujours dignes sur le red carpette), c’est la céréale molle et le fer plat grésillant que j’ai perdu toute notion du temps, interloquée devant ma tévé.

Gino, bronzé comme un prince d'Égypte:


«Alors on m'annonce à l'instant que 50% des Québécois confirment que Tilda Swinton était la plus laitte des Academy Awards. Non mais vraiment (il se recueille un instant pour nous scooper ça tight), je suis d’accord pour dire qu’elle faisait dur en maudine.»

Jeunot des arts et spectacles frétille sur son tabouret, impatient de renchérir:

«Et ça, Gino, c’est sans parler de Jennifer Hudson. Entre toi pis moi, elle a beau avoir maigri, sa robe la rendait toutoune pareil, han?
Regarde SES SEINS, Gino.
Ordinaire.» conclut-il, d’un constat journalistique des plus solennels.

- rires gras complices-

Et comme la disgrâce télévisuelle semblait avoir plafonné, voilà-ti pas qu’on nous invite, nation de caves et de ti-cailles, à visiter la TOUTE NOUVELLE plateforme interactive de l’émission (que des générations entières s'empresseront de visiter chaque matin, à défaut de se couéffer, se presser le chemisier ou pire, d’arriver à temps à la jobbe. Parce que vivre une expérience expérientielle en temps réel avec la crew de Gino, ça flashe) pour voter pour la robe la plus laide des Oscars.

VOTER . POUR . LA . ROBE . LA . PLUS . LAIDE
Calvinusse.

Et l’haleine la plus fraîche de la soirée?
Hum?
Qui c’est qui va me feeder là-dessus?

Les grands gagnants du gala?
C’est ben de valeur, ma Cathé, mais on s’en kerisse.
Ce qui compte, c’est les potelées pis les lousses du galbe.




Ça fait que Robert, dis à Nicole que son collier est croche.
Pis vas te rasseoir, ton suit est plate à mort.

1 commentaire:

Stephane a dit...

Effectivement, belle insignifiance crasse que de s'attarder sur les détails esthétiques qui clochent plutôt que de célébrer l'académie, aussi discutable soit elle.

Un gala festif, entâcher par le dénominateur commun qui carbure aux émissions matinales couvrant l'actualité 'pertinente' et aux gags de bébés qui tombent dans leur spagethi avec des commentaires ajoutés bêtement par-dessus.

Ah, moi qui aime tant la télé, j'ai tellement de la difficulté à la défendre quand elle arbore ses atouts aussi subtils.