lundi 3 décembre 2007

Salut, France.


Êtes-vous tu sur Facebook, mes agneaux?

Faites-vous partie du 12% de gnaiseux qui PERVERTISSENT le terme «ami» en se répendant à la va-vite dans les profils de leur prochain, faisant fi du fait que (et faire fi du fait que, c'est chose périlleuse à dire en mangeant du clam showder) ledit prochain n’est peut-être pas un genuine, un frère de sang, un forevah chummé avec qui vous vous faisiez des drôles de casses de mousse en prenant votre bain quand vous étiez petits?

Eh bien moi, tenez-vous le pour dit, J'EN SUIS.

Je n’ai peut-être, me direz-vous, jamais goûté aux plaisirs du ti-casse de bubblebath avec quelque accolyte du kindeurgarten, mais chose certaine, j’ai le wall couramment visité par moult convives qui y agitent mouchoir avec enthousiasme, par courtoisie, par franche camaraderie ou par bienveillante écorniflerie, who knows.

«Grand bien m’en fasse, j’ai des amis À LA PELLE!», me dis-je le soir venu et l’oeil humide, en songeant au prochain être touché du feu de dieu qui aura le privilège d’entrer dans mon cercle.
N’est-il pas?

Non, il n’est pas pantoute, France.

France, journaliste et auteure à châle, c’est ma nouvelle muse, que dis-je, un chrysanthème de pertinence parmi les ronces souillées de l’Opinion. Et Mme Paradis, de son nom de famille, s’est hier fait aller la glotte à la tévé, en tant qu'heureuse panéliste au programme «Il va y avoir du sport», dont le deuxième débat avait pour titre «Pour ou contre Facebook».

La fierté titillée, c’est de bonne foi que j’ai prêté l’oreille aux dires de chacun, avide d’entendre autre chose que ce que le «détracteur de base» du réseau social (et quadragénaire poudré de Vérité) nous sert généralement.

C’était d’une fraîcheur.
Mieux.
L’Everest de l’«à propos», véritable chicken flesh sur glace.

Jusqu'à ce que France se lance dans le débat:

«J’aime le vrai monde, je dis des vrais mots et je sens le vrai pain»,
a-t-elle héroïquement lancé à la barbe de ses rivaux du camp des «pour».

Si tu sens le pain France, mets de la petite vache, ai-je pensé.
Mais France ne faisait que s'échauffer.

C’est donc à grands coups de «avoir 400 amis, c’est im-po-ssi-ble», de « c’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort que ça leur donne raison» et de «les contacts Facebook ne sont pas nourrissants, signifiants ni incarnés» qu'elle a cassé la barraque, vous savez, avec cet espèce de sourire de défi qui nous donne envie de l'étreindre tendrement jusqu'à demain, en espérant que demain n'existera jamais.

Certes oui, avoir 400 amis est chose ardue.
Mais la vie, France, n’est pas toujours pavée de sucre candy.
Car faire de belles façons à quiconque pose regard sur ma page afin de l'apâter vilement et l'achever à coup de rame, c'est un labeur sans relâche, comme dans les annonces avec Yves Lambert.

Mais le cristal de ta voix m'a gagné la raison.

Cette obstination bockée avec laquelle tu a répandu ton fiel, charismatique France, m’est désormais souveraine, et c'est béate de respect que je me prosterne à ton pied qui n'a jamais posé semelle sur ce site que tu hais tant.
À quoi bon, puisque tu fais de la bonne tévé.

Grâce à ton intervention, je sais astheure que :

- Les gensses qui me pokent N’ONT CURE de moi.
- À la socialisation je n’ai nulle aptitude, ni à rien, d’ailleurs.
- Je m’éparpille aveuglément l’intimité au péril de ma dignité.
- Je pense que j’ai un réseau social. Ben je n’ai pas.
- Je mène une cybervie de loseure.

À ces délicieux propos, France, je te quitte.
Paraît que les cordes et les tabourettes sont en vente de ce temps-là.

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